Lorsqu’on parle de technologie blockchain, beaucoup pensent immédiatement au Bitcoin. Mais cette technologie va bien plus loin. En Afrique, elle commence à transformer des domaines concrets : système électoral, titres fonciers, finance, traçabilité des produits, etc.
Le vote numérique testé en Sierra Leone
En 2018, la Sierra Leone est devenue l’un des premiers pays au monde à expérimenter le vote basé sur la blockchain. Même si l’essai était limité à des fins de vérification et non de comptage officiel, il a marqué une avancée importante. L’objectif était de garantir la transparence, éviter les fraudes et renforcer la confiance des citoyens dans le processus électoral.
Une telle approche pourrait, à l’avenir, éviter les conflits post-électoraux, fréquents sur le continent, en rendant chaque bulletin traçable et infalsifiable.
Le foncier, un enjeu crucial pour l’Afrique
L’insécurité foncière est un frein au développement dans de nombreux pays africains. Actes falsifiés, conflits familiaux, corruption… La blockchain peut résoudre ces problèmes en stockant les titres fonciers de manière décentralisée, immuable et accessible. Au Ghana, la startup Bitland a testé cette approche pour enregistrer des parcelles de terrain, en associant coordonnées GPS et documents légaux à des blocs numériques sécurisés.
Avec cette technologie, les citoyens peuvent prouver leur propriété sans risque de manipulation des archives.
D’autres usages prometteurs à explorer
La blockchain trouve aussi sa place dans d’autres secteurs :
- Chaînes d’approvisionnement : pour certifier l’origine des produits agricoles ou miniers (ex. cacao, or).
- Éducation : des diplômes certifiés sur blockchain peuvent éviter la fraude aux certificats.
- Santé : suivi sécurisé des dossiers médicaux, et même vérification de l’authenticité des médicaments.
Un levier d’innovation pour l’Afrique
Pour que la blockchain serve véritablement les populations africaines, il est essentiel de former les jeunes talents, encourager les startups et mettre en place un cadre légal adapté. Des initiatives comme celle du Conseil africain de l’intelligence artificielle pourraient aussi inspirer une gouvernance continentale de la blockchain.
L’Afrique a l’opportunité unique d’adopter cette technologie non comme suiveur, mais comme acteur. En créant des solutions adaptées à ses réalités, le continent peut poser les bases d’une transformation numérique souveraine.