Leslie Ossété est co-fondatrice de M-Studio, une structure de C et d’accompagnement de startups proposant des solutions digitales et financières. Le 14 novembre 2024, lors de la 7ème édition du Salon de l’épargne, de l’investissement et du patrimoine, à Abidjan, elle était panéliste sur le thème des inégalités d’accès au crédit. Pour elle, la digitalisation un moyen d’accès facile aux crédits. Interview exclusive !
Quel est le champ d’actions de M-Studio ?
Nous avons lancé plusieurs startups, dans différents secteurs d’activités. Leur point commun, l’utilisation de process digitaux pour faciliter les services et les échanges. Les plus actives sont Blok, Danaya et Waribei. Blok est une marketplace qui permet aux quincailleries et promoteurs immobiliers de s’approvisionner en matériaux de construction. Danaya est une plateforme de KYC et KYB pour aider les entreprises dans la vérification de personnes physiques et morales. Waribei est une plateforme mobile de paiement closed loop, offrant des délais de paiement entre détaillants et grossistes pour accélérer leurs activités commerciales.
Comment le digital peut-il être un catalyseur dans l’octroi de crédits aux populations non bancarisées ?
Aujourd’hui, les banques et les micro-finances sont une option, mais on encourage aussi les acteurs du secteur informel à se tourner vers les fintech qui ont des solutions plus rapides, plus agiles et plus accessibles pour tous. Il existe plusieurs solutions digitales. Elles se mettent en place pour aider les acteurs dans l’informel à accéder à du crédit digital. Pour les gens qui sont dans le secteur de la restauration, les maquis, les caves, notamment.
Quelles sont ces solutions ?
A M-Studio, notre solution Waribei permet, sans historique bancaire, de bénéficier de prêts d’inventaire pour acheter du stock, vendre, gagner de l’argent et repayer après sous une période préalablement définie. Nous le faisons en partenariat avec la chaîne de distribution et ses différents grossistes. On le fait surtout parce que ce sont des acteurs qui, très souvent, n’ont pas assez d’historique pour se présenter auprès d’une banque ou d’une microfinance pour bénéficier de ce type de prêt.
On travaille également avec des sociétés de VTC pour permettre à des chauffeurs individuels de passer de chauffeur à propriétaire de véhicule en faisant du financement de véhicule. Pour le faire, comme ce sont des gens qui sont souvent très peu bancarisés, on va plutôt regarder leur historique de conduite, leur historique d’activité de VTC pour prendre une décision de crédit. Ce qui implique une collaboration entre nous et les plateformes de VTC actives sur le territoire, pour le partage de données. Nous avons aussi des financements pour les agriculteurs à partir de ce même procédé.
Comment l’intéressé doit-il procéder pour bénéficier de ces solutions digitales ?
L’intéressé peut se rapprocher de chacune des startups que j’ai mentionnées ou du groupe M-Studio directement. Il suffit de contacter la startup. Nous avons, par ailleurs, des applications mobiles qu’il peut télécharger pour être onboardé, partager quelques informations sur son business. Très vite, dans un délai de 24 à 48 heures, il reçoit une réponse de la start-up par rapport à la décision de crédit concernant son projet.
Quel est le taux de réussite de vos solutions ?
Nous avons 0% d’impayés, donc on a un taux assez positif. Bien entendu, ce n’est que le début de l’aventure et on verra justement, une fois qu’on aura des clients en masse, si nous serons capables de garder ce taux.
Entretien réalisé par James Kadié