Victime directe de la numérisation de l’information, la presse traditionnelle doit se réinventer ou mourir sous les assauts répétés des réseaux sociaux dont la vitesse d’exécution est hallucinante. L’image du cygne est inspirante.
Le cygne est un oiseau. L’un des plus puissants voiliers que ne rebutent pas les longues migrations. Il s’adapte très facilement à de nouvelles conditions de vie. Le cygne émet un chant chaotique, désagréable à l’audition. Mais, il devient subitement un virtuose de la mélodie lorsqu’il doit mourir.
La presse traditionnelle s’effondre
Comme le cygne, les hommes et les entreprises s’adaptent au nouveau monde embelli par la révolution technologique. Foisonnement d’amis sur les réseaux sociaux ; vagues d’achats en ligne sur Amazone, Ali Baba, Jumia ; opportunités d’affaires sur Facebook, Twitter et Instagram. Désormais, des drones livrent des médicaments et des objets achetés en ligne. Bientôt, des robots livreurs sillonneront les routes et les rues.
La numérisation des entreprises couplée aux réseaux sociaux, menace, dès lors, plusieurs métiers. Les médias traditionnels, la presse imprimée et audiovisuelle, sont en souffrance. Les opératrices de saisie n’existent plus. La mévente des journaux provoque au mieux des vagues successives de licenciements, au pire des accumulations de salaires impayés ou des salaires négociés au rabais. En un mot, la presse traditionnelle s’effondre.
Les nouveaux médias plus attractifs et plus réactifs
En cause, l’attractivité et la réactivité des médias sociaux. Le samedi 28 janvier 2023, une pinasse reliant le Plateau à Locodjro, à Abidjan, coule dans la lagune Ebrié. Aussitôt, les images de sauvetage sont diffusées sur Facebook. Une semaine plus tôt, le 19 janvier 2023, toujours en Côte d’Ivoire, un élève tente de se suicider en se jetant lui aussi la lagune Ebrié. La scène de l’opération de sauvetage menée par la SOTRA est très vite relayée sur les réseaux sociaux.
La vitesse de diffusion de l’information de ces nouveaux médias est telle que les entreprises de presse traditionnelle sont obligées de se réinventer. Par le numérique. Ou mourir ! Sinon, elles délivrent des informations caduques, n’ayant plus aucun intérêt pour les récepteurs.
Le nouveau monde est aveuglé par les effluves de l’intelligence artificielle. La société snobe son propre bien-être en faisant le lit de la destruction des emplois et du chômage massif. La belle ère de la robotique et de la numérisation porte beau mais elle fredonne le chant du cygne, avant sa mort…
Par K. Bruno