La croissance du marché des smartphones en Afrique a ralenti au troisième trimestre 2024, selon un rapport de Canalys, qui révèle une expédition de 18,4 millions d’unités durant cette période. Ce chiffre représente une hausse de 3 % par rapport à 2023, marquant un net ralentissement après des croissances de 24 % et 6 % aux premier et deuxième trimestres.
Facteurs limitant la croissance
Ce coup de frein s’explique par une conjoncture économique difficile. L’inflation, exacerbée par des coûts énergétiques volatils, érode le pouvoir d’achat des ménages et complique les opérations des fabricants. Aussi, une demande en berne reflète une prudence des consommateurs face à une économie instable. À cela vient s’ajouter les infrastructures numériques insuffisantes qui freinent l’accès à des technologies de pointe comme la 4G et la 5G, malgré les efforts massifs des opérateurs pour étendre leur couverture.
Ces défis structurels impactent également les efforts des opérateurs télécoms pour améliorer la connectivité mobile en Afrique subsaharienne, où seuls 51 % des abonnements mobiles utilisent des smartphones, malgré un milliard de cartes SIM actives en 2023 (GSMA).
Perspectives à moyen terme
Canalys prévoit une croissance annuelle prudente du marché, estimant une augmentation de 1 % des expéditions de smartphones en 2025, avec un taux de croissance annuel composé (CAGR) similaire jusqu’en 2028. Cependant, la faiblesse de cette progression risque de ralentir l’adoption des services haut débit, en particulier dans le contexte du déploiement massif de la 5G.
Que faire pour relancer le marché ?
Tout n’est pas morose, heureusement. Le continent dispose d’un potentiel important pour inverser cette tendance. En fait, les gouvernements africains intensifient leurs programmes de numérisation. Au Bénin, par exemple, il a été lancé récemment le déploiement de la 5G. En Côte d’Ivoire et en Centrafrique, ce sont respectivement 5200 km et 1200 km de fibre optique seront opérationnels début 2025. Les initiatives de start-up proposent, en outre, des services innovants adaptés aux besoins spécifiques des utilisateurs africains. Toutefois, le succès de ces efforts repose sur une coordination étroite entre les gouvernements, les fournisseurs de smartphones et les opérateurs télécoms.
James Kadié