Les fintech de la zone UEMOA sont sous la pression des nouvelles règles de la BCEAO. A Dakar où elles se réunissent en novembre prochain, elles seront à la recherche de solutions innovantes face aux nouveaux défis qui se présentent à elles.
Les fintech à l’épreuve des règles de la BCEAO
Next Fintech Forum, le plus gros évènement des fintech d’Afrique, se tient cette année à Dakar, au Sénégal, les 19 et 20 novembre 2025, autour du thème : « Bâtir une stratégie fintech régionale pour transformer les économies locales dans la durabilité et l’inclusion ». Cette édition se tient dans un contexte de forte régulation de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). Il s’agit de la mise en œuvre de la licence de Prestataire de services de paiement (PSP) et du déploiement du Système de paiement instantané (SPI).
Ces deux mesures redéfinissent en profondeur les équilibres entre les banques, les émetteurs de monnaie électronique, les fintechs et les régulateurs. Pour faire simple, ces réformes annoncent une ère d’interopérabilité complète, de digitalisation accélérée des paiements et de régulation intelligente. Elles appellent aussi à une consolidation des capacités en gouvernance, conformité et innovation technologique pour les acteurs. Ainsi, les fintech de la zone UEMOA se trouvent à la croisée des chemins. Elles doivent alors se réinventer ou périr.
Réflexions prospectives et rampe de lancement d’initiatives innovantes
Selon Alex Sea, président de l’Alliance Fintech UEMOA, la plateforme des associations fintech de la zone de l’Union économique et monétaire de l’Afrique de l’Ouest, Next Fintech Forum 2025 (NFF25) sera le creuset de réflexions prospectives et une rampe pour le lancement d’initiatives structurantes en faveur de l’industrie fintech de cette zone économique. Pour lui, le forum devra impulser une vision collective qui permettra de définir une stratégie au profit des fintech et à l’échelle régionale, intégrée aux politiques économiques et monétaires de la zone UEMOA.

« En plus d’être technologique, l’objectif de cette stratégie est économique et social. Elle permettra d’accélérer la digitalisation des économies locales (paiements, microcrédit, épargne, assurance, investissement) ; de soutenir les PME, commerçants, agriculteurs et jeunes entrepreneurs grâce à des solutions fintech adaptées ; et de créer des emplois durables dans les métiers de la finance digitale, de la cybersécurité et d’intelligence artificielle. Ainsi, la fintech devient un levier de transformation structurelle qui relie compétitivité, innovation et inclusion », explique Alex Sea.
Définir une feuille de route régionale des fintech
Dans l’organisation, Next Fintech Forum portera des panels, ateliers et tables-rondes durant lesquels une feuille de route régionale sur la fintech avec un accent sur les enjeux de confiance et de transparence sera définie. En outre, il contiendra une session régionale sur les cryptoactifs et la tokenisation, en lien avec la stratégie de l’Union africaine sur les actifs numériques qui aboutira à la publication d’un mémorandum. Des initiatives académiques avec la mise en place d’un consortium régional de formation et de recherche en fintech composé d’universités, de grandes écoles et de centres de recherche seront également lancées.
De même qu’un AI Center dédié à la fintech. Celui-ci servira à développer des solutions IA appliquées à la finance africaine. Ce sera, dit-on, un laboratoire d’expérimentation, et renforcera les compétences et la compétitivité des acteurs locaux. Enfin, Alliance Fintech UEMOA lancera son Centre de veille et d’éthique Fintech. Ce centre, au dire d’Alex Sea, a pour vocation de renforcer la transparence, la confiance et la gouvernance responsable dans l’écosystème fintech régional.
K. Bruno





































