Les acteurs francophones de la fintech étaient à Abidjan, ce 27 novembre 2024, pour un forum d’exploration des opportunités et des défis qui se présentent à eux dans l’exercice de leurs activités.
Fintech en Afrique francophone : un marché de 400 millions d’habitants
La 6ème édition de Next Fintech Forum s’est tenue, ce 27 novembre 2024, à Abidjan, autour du thème : « Tendances, opportunités et challenges de l’industrie francophone ». Selon Alex Séa, commissaire général de ce forum qui réunissait plusieurs acteurs de la fintech de Côte d’Ivoire, du Mali, de la Guinée, du Sénégal, de la Mauritanie, et bien d’autres pays, il s’agissait de discuter des tendances du marché et d’anticiper les grands défis.
Mais aussi de favoriser l’innovation et le partage de connaissances par la création de partenariats stratégiques. Pour le reste, ce forum se veut un vecteur de la visibilité des acteurs de l’industrie de la fintech de l’Afrique francophone sur la scène internationale. C’est que les 22 d’Afrique francophone subsaharienne sur les 54 que compte le continent représentent 12 millions de km2 pour 400 millions d’habitants, en 2023, soit 33,0 % de la population africaine. De plus, sur la décennie 2013-2022, la zone francophone a enregistré une croissance économique établie à 3,5%.
10 millions FCFA minimum avant d’obtenir un agrément de la banque centrale
Dans ce contexte, la Côte d’Ivoire présente tous les déterminants d’un marché fintech de Tiers 1. Le pays compte, en effet, 30 startups reparties sur 7 segments : paiement, crédit digital, transfert, banque digitale, investissement, et rémittence. Par ailleurs, ces fintech ont levé plus de 200 milliards FCFA de capitaux sur les 3 dernières années sur les premiers cycles pre-seed, seed, série A.
Elles ont également enregistré, en 2023, près de 1000 milliards de FCFA de flux d’envois sur la rémittence, plus de 10000 milliards FCFA en exportations, et presque autant en importations. Quant aux transactions mobiles, elles s’élèvent à plus de 1500 milliards FCFA par mois.
Des chiffres révélateurs du dynamisme de ce secteur d’activité en Côte d’Ivoire. Toute chose qui fait de ce pays un terreau fertile aux fintech. Il reste, cependant, à relever le défi l’Instruction n°08 de 2024 de la BCEAO qui régule désormais l’écosystème des fintech de la zone UEMOA. Cette instruction fixe les conditions d’exercice des fintech. Pour tout dire, il leur est désormais demandé de déposer une caution de 10 millions FCFA minimum avant d’obtenir un agrément de la banque centrale. Ce qui suscite des inquiétudes « illégitimes » chez les acteurs de la fintech.
K. Bruno