La compétence est un mélange de connaissances théoriques et d’expériences pratiques. Elle se construit progressivement, à travers des essais, des erreurs et des apprentissages. C’est l’une des déclarations de Nnenna Nwakanma, ambassadrice Web et mentore des femmes en cybersécurité auprès de l’UI, à la première édition du Women Empowerment in Cybersecurity (WEC) à Abidjan. Activiste et classée parmi les 100 femmes les plus influentes d’Afrique selon Avance Media, Nnenna Nwakanma n’est plus à présenter dans le domaine des TIC en Afrique.
Une voix influente pour l’autonomisation des femmes sur internet
Depuis plus de 15 ans, Nnenna Nwakanma œuvre pour que les données, la gestion publique et internet soient plus ouvertes en Afrique. En 2013, elle rejoint la World Wide Web Foundation où elle s’engage pour améliorer l’accès des femmes à Internet. Aux côtés des Nations Unies et des GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft), elle se bat contre les violences faites aux femmes sur la toile.
Devenue ambassadrice en chef du World Wide Web Foundation, elle priorise l’accès des femmes aux nouvelles technologies. Une initiative qui, pour elle, est un moyen de libérer leur potentiel, d’encourager leur esprit d’entreprise et de les aider à prendre les rênes.
La militante agit sur plusieurs fronts : protection des données, égalité numérique, égalité des sexes, open data, transparence gouvernementale, leadership féminin dans le secteur technologique. Elle avoue qu’il est difficile de la catégoriser.
Des initiatives pour mettre la technologie au service des femmes
En 2016, Nnenna Nwakanma lance TechMousso en Côte d’Ivoire, une compétition visant à apporter un financement aux projets mettant en valeur les données liées aux femmes. Il s’agissait d’identifier les principales questions relatives aux inégalités entre les sexes et à utiliser ces données pour créer des applications, des visualisations, des algorithmes, dans le but de résoudre les problèmes de genre.
TechMousso a bénéficié du soutien de la Web Foundation, des Nations Unies et du Millennium Challenge Corporation. Le projet a permis la création du Pass Mousso, un bijou connecté, développé en 2019, par l’ivoirienne Corine Maurice Ouattara. Preuve que le web offre de multiples opportunités en permettant de lancer des initiatives innovantes. Une réalité que Madame Nwakanma souligne lors de ses interventions dans les forums et salons, où elle représente la Web Foundation.
En plus de diriger une plateforme de conseil réputée, Nnenna Nwakanma a cofondé au cours de ces dernières années, la Fondation pour le logiciel libre et l’open source pour l’Afrique. Elle a également siégé au conseil d’administration de l’Open Source Initiative.
1999 : une découverte qui a façonné son avenir
En 1999, alors qu’elle travaille à la Banque africaine de développement (BAD), elle est chargée de la transition de l’ancien système Telex vers le système de transactions bancaires Swift. C’est là qu’elle découvre le web pour la première fois, une découverte qui va marquer sa carrière. Depuis, elle n’a plus quitté le monde du numérique. Quelques années plus tard (2013), elle rejoint la Web Foundation.
Fille d’un père médecin militaire et d’une mère sage-femme, tous deux engagés pour les droits humains, Nnenna Nwakanma débute ses études dans un lycée pour filles à Aba, près de Port-Harcourt, avant de traverser l’Atlantique pour poursuivre des études en anglais, sciences sociales, histoire et religion à l’Université Andrews, dans le Michigan. Elle détient également un master en relations internationales à l’Université de l’Atlantique.
Installée en Côte d’Ivoire, elle est directrice par intérim des politiques à la World Wide Web Foundation depuis 2019. À ce poste, elle soutient les initiatives de l’Alliance for Affordable Internet et du Web We Want. Avec plus de 20 ans d’expérience dans des organisations internationales, Nnenna Nwakanma s’investit quotidiennement pour l’inclusion numérique des femmes sur le continent.