Des siècles avant Jésus-Christ, la Grèce était le centre du monde. Elle est devenue un pays sous-développé. Dans le premier millénaire après Jésus-Christ, l’Espagne était le centre du monde. Elle est devenue un pays beaucoup moins développé. Ces deux grandes nations ont manqué la révolution industrielle du 19ème siècle.
Celle-ci a éclaboussé le monde de ses ombres et lumières. Elle a transformé le rapport au travail tout en modifiant profondément les compositions sociales. Des travaux manuels, on est passé au système manufacturier, à l’usine mécanisée, à l’augmentation de la croissance et de la productivité, à l’exode rural et à l’urbanisation, au développement des transports et des télécommunications, à l’émergence d’une classe bourgeoise et d’une classe ouvrière, au syndicalisme, au socialisme, à la pollution.
Au 21ème siècle, la révolution numérique, avec des caractéristiques ressemblantes, semble être sa fille légitime. Le Big data, la connectivité, l’intelligence artificielle, la robotique et la cybersécurité sont des leviers importants de l’ère numérique. À son tour, le travail et les activités sociales se modifient : télétravail, boutiques en ligne, Mobile Banking, mobile money, e-éducation, mobilité, e-santé, transport intelligent, et que sais-je encore.
Comme à l’ère industrielle, les performances économiques sont confiées à des machines. On prend, de haut, la force du travail de l’homme. Corollairement, le développement social prend de l’essor, mais il porte dans ses ailes, le souffle du chômage. Les professions ayant manqué de flair, se retrouvent inadaptées au nouvel air. Étranges coïncidences pour des incidences qui ne sont pas étrangères.
Dans ce nuage, l’Afrique se cherche, l’Europe de la révolution industrielle est laminée par les Etats-Unis et la Chine. Nous sommes tous vassalisés par les géants du numérique chinois et californiens.
K. Bruno