La guerre entre la Russie et l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) dont le théâtre des opérations est le territoire d’Ukraine se joue sur deux fronts : la guerre avec des armes létales et la guerre avec armes numériques.
Une hausse de 300% des cyberattaques d’origine russe
La cyberguerre mondiale a probablement commencé. En une seule journée, 7 aéroports allemands ont été attaqués. Dans le même temps, un rapport sérieux européen indique une hausse de 300% des cyberattaques d’origine russe dans l’espace OTAN. C’est le branle-bas dans les états-majors des puissants qui se découvrent des pieds d’argile.
Cyberattaque DDoS dans les aéroports allemands
Dans le courant de la journée du jeudi 16 février 2023, plusieurs aéroports d’Allemagne ont subi une cyberattaque. Un communiqué de l’Association des aéroports (ADV), rendu public par le Figaro, mentionne que ces attaques ont ciblé les serveurs des sites internet de sept aéroports dont ceux de Düsseldorf, Nuremberg, Dortmund. Selon les experts, cette attaque pourrait s’étendre à d’autres aéroports.
« Une fois de plus, sept aéroports ont été victimes d’attaques DDoS de grande envergure », a déclaré Ralph Beisel, directeur général d’ADV. Ces attaques font suite à une panne informatique intervenue à la compagnie aérienne Lufthansa, bloquant des milliers de passagers au sol. Une attaque DDoS (déni de service) consiste à diriger d’importants volumes de trafic internet vers des serveurs ciblés pour les mettre hors ligne. Bien évidemment, la Russie est suspectée d’en être l’auteur.
La Russie accusée de cyberattaques dans les pays de l’OTAN
Au moment où les informations sur cette attaque sont diffusées dans la presse européenne, un rapport faisait état d’une hausse de 300%, en 2022, des cyberattaques enregistrées dans les pays de l’OTAN. « En 2022, la Russie a accru le ciblage des utilisateurs en Ukraine de 250 % par rapport à 2020. Le ciblage d’utilisateurs de pays de l’OTAN a augmenté de plus de 300 % pendant la même période », note le rapport.
Ces cyberattaques sont de plusieurs ordres : sites piratés, guerre informationnelle, sabotage d’infrastructures critiques, espionnage : toute la panoplie cyber. Les hackers pro-Moscou « ont utilisé des logiciels malveillants destructeurs pour perturber et dégrader les capacités militaires et gouvernementales de l’Ukraine », écrit Mandiant.
Ces opérations mêlent le pillage de données, la destruction et la contribution à des opérations d’influence, y compris pour soutenir les actions et la réputation du groupe paramilitaire russe Wagner. Quand les va-t-en guerre et les jusqu’au-boutistes dominent le monde, il faut s’attendre aux pires drames !
K. Bruno