Le désenclavement numérique de la Côte d’Ivoire se poursuit avec l’ANSUT qui déploie des moyens considérables afin qu’aucun Ivoirien ne soit à la remorque de la révolution technologique.
Comme l’eau et l’électricité, tout Ivoirien a droit à la téléphonie et à internet. Le gouvernement crée les conditions pour satisfaire ce droit, avec l’Agence nationale des services universels des télécommunications (ANSUT). Depuis 2012, celle-ci essaie de tenir sa mission. Avec des résultats plus ou moins mitigés, comparés à l’évolution rapide du secteur.
Les infrastructures de l’ANSUT pour assurer le service universel télécoms
Le service universel des télécommunications (SUT) est défini comme un « ensemble d’exigences d’intérêt général des télécoms/TIC visant à assurer, partout en Côte d’Ivoire, l’accès de tous aux prestations essentielles de télécoms/TIC de bonne qualité et à un prix abordable ». En clair, même dans les régions les plus reculées, l’Etat est obligé de mettre à la disposition des citoyens des services de communication et de technologies de l’information. Entre autres, le téléphone fixe et mobile, internet à haut débit, les services publics en ligne, la formation aux TIC, etc.
Pour tenir cet engagement, le gouvernement a créé l’ANSUT, en 2012. En 12 ans, cette agence a obtenu des résultats. D’abord, l’objectif à elle assigné était de construire le Réseau national haut débit (RNHD) ou Backbone national de 7 000 km de fibre optique. Sur cette « dorsale » devant supporter tous les services TIC au niveau national, l’ANSUT a atteint 5476 km de fibre, et 66 points de coupure, des nœuds de raccordement au réseau, achevés, en 2023. Sur ce réseau, un linéaire de 2 245 km est exploité par Orange CI, MTN CI et Moov Africa CI.
L’ANSUT a, ensuite, construit un datacenter central et un réseau primaire de 80 km à base de fibre optique étendu par le Réseau national haut débit (RNHD) qui permet de fédérer l’ensemble de l’administration, y compris la RTI et I2T, autour d’un réseau commun mutualisé. Ce réseau est au service des programmes de gouvernance électronique de l’Etat eGOUV (e-Administration, e-Education, e-Santé, e-Agriculture, etc.) à travers le raccordement des préfectures et sous-préfectures. Le primaire est soutenu par un réseau secondaire de type IP/MLS assurant sa redondance.
Accélérer le réseau haut débit dans les zones rurales
Ces infrastructures sont censées accélérer l’implémentation des réseaux 3G/4G à l’intérieur du pays et dans les zones rurales. D’ailleurs, dans le cadre du projet Réseau national haut débit, « un jalon majeur dans la roadmap d’implémentation de la 5G en Côte d’Ivoire », soutient les services. Mais, en attendant la 5G totale, le rapport de l’ARTCI de 2023, indique que le taux de couverture de la 4G est de 63,72 % pour 8518 localités, soit environ 5428 localités. Quant au taux de couverture de la population en réseaux mobiles, il est de 96 % pour la 2G contre 91,31% pour la 3G (Orange CI), 93,10% pour la 2G contre 62,95% pour la 3G (Moov).
Au regard de ces données, l’ANSUT a quelques efforts supplémentaires à fournir pour combler les besoins en services télécoms et haut débit des Ivoiriens. Elle en a les moyens. Après une période de léthargie, suivie d’une restructuration en 2022-2023, le directeur général Gilles Thierry Beugré a opéré quelques réformes qui se sont soldées par un bénéfice de 12 milliards FCFA et un chiffre d’affaires, passé de 31 à 32 milliards FCFA. Des ressources qui devraient s’accroitre au fil des ans pour pousser le désenclavement numérique des villes, villages et campements.
K.Bruno