L’Indonésie interdit la vente de téléphone de la gamme Google Pixel. Cette interdiction fait suite à celle de l’iPhone 16. Le ministère de l’Industrie justifie sa décision par le non-respect de la réglementation en vigueur dans ce pays entouré par les océans indien et pacifique.
Que dit cette loi ? Tout géant de tech qui souhaite vendre ses téléphones sur le territoire indonésien doit y fabriquer ces téléphones. Or, les géants mondiaux de la tech préfèrent fabriquer les téléphones dans leurs pays d’origine pour ensuite les exporter en Indonésie au lieu de les fabriquer sur place. Le gouvernement, pour ainsi dire, veut obliger les toutes-puissantes entreprises étrangères de la technologie à investir localement.
Pas de vente de smartphones fabriqués à l’étranger
« Nous avons annoncé que tant que ces produits ne respecteront pas le régime que nous avons exigé, ils ne pourront pas être vendus en Indonésie », s’est voulu clair, Febri Hendri Antoni Arif, porte-parole du ministère de l’Industrie, lors d’une conférence de presse, le 31 octobre 2024. L’Indonésie est la première économie d’Asie du Sud-Est. Elle compte une population jeune et férue de technologie, avec plus de 100 millions de personnes âgées de moins de 30 ans – sur une population totale de 280 millions.
C’est donc un gros marché que les grandes entreprises de la tech convoitent avec gourmandise. Les sociétés chinoises Xiaomi, Oppo et Vivo, et la société sud-coréenne Samsung, y sont déjà installées, selon une dépêche de l’AFP. Comparaison n’est pas raison. Mais, la Côte d’Ivoire est la première économie de la zone UEMOA. Elle compte pour plus de 40% du PIB de la région, avec une population de plus de 30 millions d’habitants sur près de 145 millions pour les 8 pays qui la composent.
La Côte d’Ivoire pourrait s’inspirer du modèle indonésien
Comme l’Indonésie, la Côte d’Ivoire est un géant régional. Comme l’Indonésie, dans ce pays, la jeunesse est très attachée aux questions de souveraineté numérique en plus de son appétence pour les produits issus de la technologie. Sauf qu’ici, on subit les géants mondiaux, au contraire de l’Indonésie qui en impose par la force et la voix de son Etat. La Côte d’Ivoire pourrait, sans crainte, s’inspirer de cet exemple indonésien dans un monde où seul le rapport de force impose le respect des entreprises internationales.
Comme Jakarta, Abidjan pourrait tenter de dynamiser les investissements des entreprises technologiques étrangères en imposant, par exemple, à 40% ou un peu moins des smartphones d’être fabriqués sur place. Non seulement ce serait un puissant moyen de transfert des compétences et de technologies au profit de la jeunesse, mais aussi un signal fort envoyé au monde. Et cela est possible, car force reste, partout dans le monde, à l’Etat.
K.Bruno