Les possibilités de rencontres amoureuses sont comme une flopée d’étoiles sur la toile. Les partenaires potentiels sont nombreux. On se tisse des liaisons sulfureuses, aventureuses derrière les écrans.
A une autre époque, les liaisons faisaient sens. Elles étaient plus humaines, plus émotionnelles, physiques, discrètes mais pas secrètes. La vie n’est certes pas faite de passé regretté, mais quand les changements sont si brutaux, replonger dans le passé rectifie le présent et rend moins craintif l’avenir.
De l’amour par la lettre sur papier fleuri…
- Jeune collégien, je suis orienté dans un lycée de Bouaké. En quittant le village, je laisse derrière moi, à 62km, ma petite amie. La séparation avant les retrouvailles pendant les congés de Noël est douloureuse. Je promets de lui écrire des lettres. Toutes les semaines, j’honore ma promesse. Je lui écris des lettres, des poèmes, sur papier fleuri par la poste. Quelquefois, je mets du parfum dans l’enveloppe pour assaisonner notre amour.
Elle en fait autant dans ses réponses. Du reste, l’attente de la réponse de chaque lettre est longue. Mais, j’ai de la patience. Et lorsque l’éducateur du lycée passe distribuer les courriers mon cœur bat la chamade. A l’énoncé de mon nom, je retrouve le sourire. Il s’ensuit tout un rituel pour ouvrir l’enveloppe. L’attention mise, compte. Elle traduit la passion et l’amour qui enveloppe mon cœur pour ma dulcinée du village. Tous les deux, nous rêvons de demain. Hélas, demain nous a séparé !
A l’idylle en ligne
- Plus de lettres sur papiers fleuris aromatisés de parfum. A la place, des appels vidéos ou audio, des Sms sertis de mots d’amour, servis de photos d’atours. Une complicité factice se noue, se joue. On se prend à rêver de bonheur. La surveillance est 24/24, 7/7. « Tu étais où ? Pourquoi tu ne décroches pas ? » Mensonges, fourberie, ruse, duplicité sont servis au quotidien derrière l’écran du smartphone.
Les réseaux sociaux, eux, offrent aux sofas de l’amour, un nouveau canevas de conquête de l’âme sœur. L’idylle en ligne, prétentieusement solide, s’écroule lorsque à l’épreuve de la réalité, le compagnon idéalisé n’est pas le bon. L’attirance physique n’est pas toujours fille de l’appétence numérique. Les stars des réseaux en sont des illustrations : Tenor pour Eunice Zunon, Peter 007 pour Emmanuelle Keita.
À défaut de former un nouveau couple, mieux vaut battre sa coulpe et retourner vers ses claviers, vers son vivier… Bonne fête de Saint Valentin.
K. Bruno