ST Digital, entreprise de solutions technologiques basées sur le cloud et l’IA, a posé la première pierre de son futur datacenter, au VITIB de Grand-Bassam, le 22 novembre 2024. Ce centre de données devrait être opérationnel en avril 2025, à en croire Steve Tchouaga, le Directeur général, qui donne une interview exclusive au magazine Digitalmagci.
Quelles sont les raisons de la construction de ce datacenter en Côte d’Ivoire ?
Notre cible depuis le départ, ça a été les pays francophones au sud du Sahara. Bien sûr, on ne peut pas s’installer dans tous les pays. Mais force est de constater que l’économie de la Côte d’Ivoire, en termes de digitalisation, est la plus puissante de la sous-région Afrique de l’Ouest. Le parterre de clients est quand même beaucoup plus avancé en termes de digitalisation. Les institutions financières classiques et les fintech sont plus ouvertes à écouter et à épouser ce qu’on propose. Donc, il fallait le construire ici. Le deuxième datacenter sera construit au Togo parce qu’on veut faire une redondance et un maillage en Afrique de l’Ouest.
En quoi consiste ce maillage en Afrique de l’Ouest ?
Notre stratégie de déploiement est très simple : avoir des datacenters sur lesquels on peut mettre des infrastructures puissantes pour répondre aux besoins. On a deux façons de faire. La première, c’est construire nos propres datacenters. C’est ce qu’on va faire en Côte d’Ivoire et au Togo. La deuxième, c’est de trouver des partenaires locaux qui ont des datacenters et y installer nos infrastructures, en termes de machines de calcul, pour desservir des cloud souverains et de l’IA souveraine. C’est ce que nous projetons de faire en Guinée et au Sénégal.
Qu’est-ce qui distingue ST Digital de ses concurrents ?
Nos concurrents sont les opérateurs de télécommunications. La différence est que notre datacenter est Tiers 3 neutre. Nous sommes agnostiques par rapport à l’opérateur. Certains opérateurs privilégient le fait que vous soyez leur client d’abord avant de vous desservir. Mais avec nous, peu importe l’opérateur chez qui vous êtes, on vous dessert. Il y a aussi des datacenters qui ne proposent que de la colocation. Nous nous distinguons, car nous faisons de l’intégration des machines virtuelles. Nous proposons nos services aux PME sans leur exiger un nombre de baies de stockage comme le font certains.
Enfin, nous sommes un groupe panafricain qui propose la souveraineté et le maillage de la souveraineté. On fait le pari que les communautés d’Afrique centrale et de l’Ouest seront perméables et permettront aux entreprises d’échanger entre elles. Quoi de mieux que d’avoir un opérateur qui donne un datacenter en Côte d’Ivoire et qui est capable de donner la même chose au Gabon ou au Cameroun !
En quoi votre prochain datacenter sera-t-il souverain ?
La souveraineté se situe dans la création et l’exploitation de nos datacenters. Ils sont construits en Afrique et nous avons une structure de société qui existe, qui prouve qu’il n’y a pas d’autres actionnaires que les locaux qui sont autour de notre table. Tout est fait en Afrique, par des Africains.
Interview réalisée par James Kadié