L’actualité IT en Côte d’Ivoire est très fournie, cette semaine du 19 au 25 mai 2025. Elle comporte beaucoup de chiffres et statistiques sur la cybercriminalité, le poids du numérique dans le PIB, le trafic internet, etc. Un peu de droit numérique, le Cyber Africa Forum au Bénin et la promesse d’un data center national à tenir, bouclent la boucle. Bonne lecture !
Côte d’Ivoire : L’économie numérique pèse plus de 6% du PIB ivoirien

L’économie numérique représente, à fin 2024, plus de 6% du Produit intérieur brut (PIB) ivoirien, avec une contribution croissante à la création d’emplois, notamment via les services numériques, le e-commerce et la fintech.
Ce chiffre a été communiqué le mardi 20 mai 2025 par le ministre de la Transition numérique et de la Digitalisation, Ibrahim Kalil Konaté, à l’ouverture du 22ème séminaire du Réseau francophone de la régulation des télécommunications (FRATEL), à Abidjan. Et selon la Banque mondiale, la mise en service du câble 2Africa permettra d’ajouter jusqu’à 2,5 points de croissance au PIB de certains pays côtiers africains.
Toujours, selon cette institution, toute augmentation de 10% du taux de pénétration du haut débit contribue à 1,4 point de croissance du PIB dans les pays en développement. Enfin, il est bon de savoir que plus de 99 % du trafic internet mondial transite par les câbles sous-marins qui sont des infrastructures critiques, dont la résilience conditionne le développement des économies numériques africaines.
Ce séminaire du FRATEL organisé par l’Autorité de régulation des télécommunications/TIC (ARTCI), avec le FRATEL, a réuni les acteurs de l’écosystème numérique francophone autour du thème : « Connectivité internationale : état des lieux et perspectives ».
Côte d’Ivoire : La 1ère édition des Journées du droit du numérique sous le signe de la confiance numérique

Le ministre de la Transition numérique et de la Digitalisation a ouvert le jeudi 22 mai 2025, à la Maison de l’entreprise à Abidjan-Plateau, la première édition des Journées du droit du numérique autour du thème : « Droit et numérique pour tous : construire un numérique de confiance ». Selon le ministre Ibrahim Kalil Konaté, le thème retenu pour ces journées résume l’ambition collective de son pays.
« Car, sans confiance, le potentiel des technologies ne pourra jamais se déployer pleinement », a-t-il dit.
Pour lui, il est impératif que le cadre juridique du pays soit dynamique, agile et proactif, « sachant que le numérique transforme profondément nos interactions sociales et économiques tout en générant sans cesse, de nouveaux usages et parfois de nouveaux risques qui échappent aux réponses prévues par les textes existants ».
Surtout que des défis restent aussi à relever. Notamment l’intelligence artificielle, la blockchain, l’internet des objets et d’autres technologies émergentes qui continuent de soulever des questions juridiques et éthiques inédites et des réponses collaboratives.
En savoir plus : Le droit numérique pour bâtir un avenir commun de confiance dans un monde interconnecté
Cybercriminalité en Côte d’Ivoire : 12000 cas en 2024, préjudice financier : 6 milliards FCFA

Le rapport 2024 sur la cybercriminalité en Côte d’Ivoire a été rendu public le 22 mai 2025, par l’Agence nationale de sécurité des systèmes d’information (ANSSI). Il ressort de ce rapport que 12000 actes de cybercriminalité ont été enregistrés en 2024 pour un préjudice financier de 6 milliards de FCFA subi par des individus et des entreprises. 90% des victimes sont des Ivoiriens, au dire du commissaire Mamadou Fofana, directeur des investigations et de soutien aux opérations de l’ANSSI.
La Plateforme de lutte contre la cybercriminalité, chargée de mener les enquêtes et apporter un soutien aux victimes, a interpellé 338 cyber-délinquants dont 187 ont été déférés devant le parquet. La PLCC a aussi récupéré et sécurisé 3607 comptes piratés. Enfin, elle a supprimé 116 vidéos à caractère sexuel postées par des maitres chanteurs sur les réseaux sociaux.
« Face à des menaces toujours plus ingénieuses des cybercriminels, les enquêteurs doivent s’appuyer sur des outils technologiques de pointe pour répondre aux défis. Nous sommes donc obligés de nous mettre à jour », a fait savoir le commissaire Mamadou Fofana.
En savoir plus : Le Rapport sur la cybercriminalité 2024 en Côte d’Ivoire rendu public
Conférence nationale sur l’intelligence artificielle : Le point des initiatives gouvernementales

L’État ivoirien a multiplié les initiatives pour dynamiser l’écosystème numérique et favoriser l’insertion des jeunes. Le ministre de la Transition numérique et de la Digitalisation, Ibrahim Kalil Konaté, a en communiqué quelques-unes, le lundi 19 mai 2025 à Abidjan-II Plateaux Latrille, à l’ouverture officielle de la première Conférence nationale ivoirienne sur l’intelligence artificielle autour du thème : « Intelligence artificielle : la jeunesse ivoirienne au cœur de la révolution numérique ».
On peut citer le programme d’accélération digitale de Côte d’Ivoire, le Programme national de Connectivité rurale (PNCR) et le projet d’appui au renforcement de l’administration électronique (PARAE). On peut citer aussi l’accompagnement des entrepreneurs et startups, à travers le programme de soutien, de formation et de mise en réseau des acteurs de l’innovation à l’échelle nationale et internationale.
Le programme de formation Cisco, le partenariat avec les entreprises TBI et Apolitical, et le programme BAD et d’Intel, ne sont pas en reste. D’ici à fin 2025, plus de 1 000 établissements secondaires et sanitaires seront connectés à internet haut débit, a promis le ministre Ibrahim Kalil Konaté de la Transition numérique.
En savoir plus : Conférence nationale sur l’IA : Retour sur les grands projets d’accélération digitale de la Côte d’Ivoire
Cyber Africa Forum 2025 : La cybersécurité et l’IA africaines se posent au Bénin

Le Bénin va accueillir les 24 et 25 juin 2025, la 5ème édition du Cyber Africa Forum (CAF), une première hors de la Côte d’Ivoire. Le thème retenu est : « Accélérer la transformation numérique sous-régionale : quelles alliances pour relever les défis de la 4ème révolution industrielle ? »
A la cérémonie de lancement, le vendredi 23 mai 2025, à Abidjan-Cocody, le commissaire général du CAF, Franck Kié, a souligné l’importance pour l’Afrique de ne pas rester à la traîne dans la course à l’IA.
« Aujourd’hui, l’Afrique reste le seul continent qui n’investit pas suffisamment dans l’intelligence artificielle », a-t-il déploré.
Il appelle, par conséquent, à la création de solutions africaines 100 % IA. Il a, du reste, évoqué des projets comme des Chatbots conversationnels multilingues, capables de faciliter les échanges interethniques et d’améliorer l’accès aux services publics.
« Le CAF est l’occasion idéale pour créer des synergies entre l’État, les start-ups et les investisseurs, afin de bâtir une souveraineté numérique africaine basée sur l’IA », a-t-il soutenu.
En savoir plus : CAF 2025 au Bénin : comment construire un avenir digital souverain et résilient pour l’Afrique ?
Côte d’Ivoire : Un data center national souverain annoncé (Ministre)

Le lancement du premier data center national de Côte d’Ivoire, c’est pour bientôt, a annoncé Ibrahim Kalil Konaté, le 20 mai 2025, à l’ouverture du 22ème séminaire du Réseau francophones de la régulation des télécoms (FRATEL) qui s’est tenu, à Abidjan. Quand ? Le ministre de la Transition numérique et de la Digitalisation n’apporte pas plus précision.
« Ce data center hébergera les plateformes critiques de l’État, les services e-gouvernement, et offrira des services de colocation aux acteurs privés », a-t-il dit.
Pour le reste, on sait que ce projet est le fruit d’une collaboration entre le gouvernement ivoirien et des partenaires techniques et financiers. Il vise à essentiellement à héberger et à sécuriser les données stratégiques de l’État, des entreprises publiques et privées, ainsi que des citoyens ivoiriens, sur le territoire national.
Toutefois, a nuancé Ibrahim Kalil Konaté, la Côte d’Ivoire dispose déjà de plusieurs datacenters tiers III, appartenant principalement à des opérateurs privés. Toujours, selon le ministre ivoirien, en Afrique, moins de 30% du trafic internet est échangé localement, contre plus de 70% en Europe. Cette situation augmente la latence, le coût et réduit la sécurité.