La vente en ligne libère de nombreux commerçants à plein temps ou occasionnels de certaines contraintes financières, surtout les fins du mois. Aymar raconte son expérience. Elle gagne beaucoup même si des défis restent à relever.
Vente en ligne : un pain béni du digital
Derrière la porte de sa chambre, au quartier Jean-Folly de Port-Bouët, se trouvent un trépied, un ring light, un mur vide qui sert d’arrière-plan et des marchandises. Une boutique en ligne prête à s’animer. Aymar Anato a 26 ans. Célibataire, elle vit avec son fils de 6 ans dans la maison familiale. Le BTS en tourisme et hôtellerie en poche, elle jongle entre son job de caissière dans un restaurant en Zone 4 de Marcory et sa boutique virtuelle.
L’amour du business et l’envie de ressembler à maman qui est une commerçante expérimentée l’a motivée dans cette activité. Mais, pas question de se prendre un magasin physique. Pourquoi ? « 250 000 la caution, la patente, les impôts, l’électricité, les agents de mairies qui passent… ? » Elle éclate de rire : « Non, je préfère vendre de chez moi. Depuis ma chambre, je parle à des clientes à Cocody, à Bouaké, parfois même au Togo. » C’est l’une des vertus insoupçonnées du digital.
Vendre à partir de story WhatsApp et gagner sa vie
Pour vendre en ligne, c’est tout un engrenage qui tourne. Elle publie des vidéos de présentations de ses bijoux en story WhatsApp. Elle y a bâti une petite communauté à qui elle demande de partager ses contenus, pour l’agrandir davantage. Mieux encore, c’est sur cette plateforme qu’elle « reçoit et finalise toutes les commandes, même quand le client écrit via les autres réseaux sociaux ». Une routine simple et fructueuse.
Combien gagne-t-elle ? 100 000 francs CFA par mois, plus ou moins, tout dépend du marché. Et même si elle ne vit pas pleinement de cette activité, elle s’en sert pour gérer plusieurs dépenses, et surtout pour tuer le stress des fins de mois. Son quotidien a changé. « Plus léger, plus libre », dit-elle. Mais tout n’est pas rose. Il y a les clientes “oiseaux”, comme elle les appelle. Celles qui passent commande, puis disparaissent. Celles qui demandent un colis urgent et ne le récupèrent jamais. Il y a aussi les frais de livraison qui freinent certaines acheteuses qui sont au diable Vauvert. Hormis ces couacs, tout va bien.