Au Salon de l’épargne, de l’investissement et du patrimoine, les 13 et 14 novembre à Abidjan, quatre grands acteurs de la fintech en Côte d’Ivoire (Wave, Djamo, Moov Money et Crédit Access) ont présenté leurs innovations et solutions d’inclusion financière par la transformation de l’accès aux services financiers. Gros plan sur ces solutions.
L’inclusion financière ne se limite pas à la démocratisation des dépôts et des retraits dans les points de vente mobile money. Les acteurs du secteur explorent des nouvelles avenues pour offrir aux populations des solutions adaptées, intégrées et éducatives. De ce point de vue, le Salon de l’épargne, de l’investissement et du patrimoine aura permis de poser les bases de la collaboration entre ces acteurs et de l’interopérabilité, toute chose qui plombe les fintech dans leur ambition d’offrir une inclusion financière totale.
Crédit Access : démocratiser les services bancaires
Pour Crédit Access, le défi de l’inclusion financière repose sur un bouleversement des paradigmes traditionnels. Après le renversement de table effectué par Wave sur les tarifs, il s’agit dorénavant d’aller plus loin, selon Ali Badini, son directeur général. « À Korhogo, par exemple, les populations doivent pouvoir choisir entre plusieurs établissements bancaires », dit-il. Et pour répondre à ce type de besoin, les solutions de Crédit Access trouvent leur pertinence. Comment ? En mettant en place un système dans lequel les utilisateurs peuvent comparer les services et opter pour ceux qui répondent le mieux à leurs attentes, a expliqué Ali Badini.
Wave : accessibilité grâce à la digitalisation
Au dire de Katier Bamba, directeur général de Wave, sa fintech propose une approche axée sur la simplicité et l’innovation. Pour lui, la digitalisation des services via des applications intuitives pour répondre aux attentes des clients, est un impératif. Dans ce sens, les solutions de Wave reposent sur la proximité. D’ailleurs, la start-up compte renforcer cette approche par des centres d’appel via WhatsApp, pour une assistance rapide et efficace.
Un bémol toutefois. Il estime que la Commission bancaire de l’UEMOA, chargée du contrôle des banques et établissements financiers, ne rend pas la tâche des fintech facile. Le directeur général de Wave entend, par conséquent, adresser une demande à cette Commission pour lui proposer une réglementation plus flexible. Et ainsi, faciliter l’innovation et l’introduction de nouvelles solutions plus accessibles sur le marché.
Djamo : cap sur la Bourse des valeurs
Pour Djamo, l’inclusion financière passe par l’intégration de services qui répondent aux besoins des marchands. « Nous allons bientôt permettre aux commerçants d’effectuer leurs encaissements, qu’ils soient physiques ou numériques », promet Régis Bamba, le directeur général de cette fintech. Parallèlement, la startup met un accent sur l’épargne dynamique, en partenariat avec la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM). Des vidéos éducatives et des conseillers dédiés aident les utilisateurs à mieux gérer leur patrimoine, peu importe sa taille. Djamo, pour ainsi dire, participe à l’éducation financière du grand public pour une inclusion durable.
Moov Money : aller au-delà des services basiques
L’inclusion financière sera mieux perçue, selon le directeur général Moov Money, Guy Nassa, si les utilisateurs accèdent à des produits financiers variés. Il promet, dans ce sens, un grand supermarché de services financiers dans lequel le client pourra prendre du crédit, faire de l’épargne, investir et avoir accès à la bourse. Son objectif est de développer un écosystème collaboratif entre les différents acteurs financiers pour créer une complémentarité qui répondra à des besoins diversifiés.
James Kadié