Il y en a sans doute d’autres. Mais, le développement de l’industrie de l’intelligence artificielle, le défi des temps nouveaux, repose sur 3 piliers essentiels : la donnée, le data center et la puissance de calcul. Quelques définitions et explications pour comprendre les enjeux de cet industrie du numérique.
1- La donnée ou la data (big data)
La donnée. Ce mot est à la mode et à la bouche de tous. Mais qu’est-ce qu’une donnée ? En littérature, c’est ce qui est donné, connu, déterminé dans l’énoncé d’un problème. En science, c’est l’élément qui sert de base à un raisonnement, de point de départ pour une recherche. En informatique, et ce qui nous intéresse ici, c’est la représentation d’une information fiable permettant d’en faire un traitement automatique.
Les données ou le big data sont, par exemple, les empreintes digitales, les noms, prénoms, âge, les états financiers des entreprises, les opérations bancaires, le nombre de client par banque, les fréquentations d’hôtels et restaurants, les habitudes alimentaires, les statistiques démographiques, agricoles, sanitaires, d’éducation, les législations, les ministères et agences, le commerce et sa régulation, les prix des denrées alimentaires, les horaires de travail, les salaires par profession et métier, la taille des impôts, les transactions financières numériques, les opérateurs télécoms.
Les données, ce sont aussi les rites funéraires, les instruments sécurité et de défense de l’Etat, la typologie des hommes en armes, les accidents, les villes, communes, départements, villages, les types de véhicules achetés, les langues officielles et maternelles, les mariages et divorces, les moyens de transport, les voyages, les compagnies de transport, la navigation aérienne, maritime et lagunaire… Bref, tout ce que nous faisons de nos journées, de nos mois, de nos années, comment nous vivons et mourons dans un pays. Les données ont la forme de textes, vidéos, tableaux, images et photos.
2. Le Data center (centre de données)

Dans la plupart des pays, les données sont entourées de haute sécurité. Elles sont stockées sur des supports tels que des disques durs, clés USB, serveurs et peuvent être accessibles de n’importe où grâce à internet. Sauf que lorsque le volume des données collectées est très élevé, le data center est l’outil à même de les stocker. Un data center est une installation physique avec des armoires informatiques conçue pour héberger les applications et données critiques d’une ou de plusieurs organisations. En janvier 2022, les États-Unis en comptaient 2701, la France 264 et la Côte d’Ivoire 10.
Il existe 3 types de data center. Le data center sur site pour héberger les données sur place. C’est la préférence des entreprises pour avoir le contrôle des informations. Ensuite, le cloud computing qui héberge des ressources destinées à être utilisées par plusieurs clients. Les plus connus sont Amazon Web Services (AWS), Google Cloud Platform, IBM Cloud, Microsoft Azure et Oracle Cloud Infrastructure. Enfin, le data center managé qui est, lui, une installation pour les entreprises ne disposant pas d’espace, du personnel ou d’expertise pour déployer et gérer leur infrastructure informatique sur place et qui préfèrent un cloud public.
La Puissance de calcul (super calculateur)

Ces 3 formes de data center poursuivent les mêmes buts : stockage, sauvegarde et récupération des données ; fonctionnement d’applications de productivité ; transactions ; big data, machine learning et applications d’intelligence artificielle. En plus de sa grande capacité de stockage, le data center est construit avec des armoires informatiques ayant de grandes capacités de calcul. On parle alors de super calculateur. La Côte d’Ivoire en dispose un, à Bingerville, dirigé par Pr. Traoré Issa.
Selon cet éminent mathématicien, le super calculateur de Bingerville possède une capacité d’exécution de calculs de haute performance. « Par calcul de haute performance, il faut comprendre des traitements de données de gros volumes de données ». La preuve par l’exemple. « Un chercheur collecte des données climatiques : température du sol, de l’atmosphère, pression, humidité, etc., sur plusieurs années. Ce sont de gros volumes de données qu’il doit faire parler afin d’obtenir des informations sur l’évolution du climat, de la température sur cette période mais surtout grâce aux outils de simulation prévoir le climat futur ».
L’objectif final pour lui est de prévoir ce qu’il pourrait se passer dans les années à venir afin de faciliter la décision à prendre par les gouvernants. Ici, une intelligence artificielle bien entrainée avec des données fiables et sécurisées fera ces prévisions plus rapidement et avec plus de précision. Autrement dit, des données fiables stockées, sauvegardées et sécurisées dans des centres de données ou data center, eux-mêmes possédant de grandes capacités de calcul, sont les 3 piliers permettant de développer une intelligence artificielle.
K. Bruno